Levé aux aurores trois jours d’affilés pour répertorier la population de grands Géocoucous établis sur Arcadia, Marius avait arpenté l’île de long en large dans son pick-up de service. Les dernières informations relevées, le garde-chasse avait rejoint son véhicule avec l’idée de se rendre au centre-ville d’Arcadia pour s’offrir une pause-café bien méritée avant de déposer son rapport à la Mairie quand son talkie-walkie avait attiré son attention. Un collègue était tombé en panne dans une zone reculée et aucun service de dépannage n’était disponible. Habitué à rendre quelques services aux offices de la mairie de la ville – après-tout ces derniers étaient en quelques sortes ses patrons – Mike, son supérieur, lui avait demandé s’il était possible de faire un détour pour aller chercher la pauvre âme égarée. Mission acceptée, le brun s’était mis en chemin.

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Fenêtre baissée pour profiter de l'air printanier et iodé, il lui faut une bonne vingtaine de minutes pour rejoindre la position indiquée par Mike. Son collègue lui avait parlé de « petit détour » mais Marius a comme l'impression qu'on lui a menti. Pas le temps de s'attarder sur la question. Alors qu'il s'éloigne de la route principale pour emprunter des chemins de terres plus tortueux et beaucoup moins adaptés aux véhicules à quatre roues, son regard repère une voiture sur le bord de la route et une silhouette appuyée contre. Une silhouette qu'il reconnaitrait entre mille, les yeux fermés. Une fraction de seconde. C'est ce qu'il lui suffit pour identifier Clementine Ask.

Voiture qui s'arrête sur le bas-côté, clé tournée et contact coupé. Marius s'offre un instant pour souffler, cacher le rire sarcastique qui étire ses lippes et menace de s'en y échapper. Quand Mike avait mentionné un collègue, jamais ô grand jamais le brun n'aurait imaginé qu'il parlait en réalité de la maire adjointe. Lorsqu'il sort finalement du pick-up, Marius ne peut que secouer discrètement la tête face au destin moqueur. « Mike m'a informé qu'une âme en peine s'était perdue. Qu'est-ce qui t'est arrivé, on est bien loin de la mairie. » Sourire mutin, il s'avance jusqu'à la brune les mains dans les poches jusqu'à lui faire face. « Salut Clementine ». Trois syllabes, un prénom soufflé qui le ramène à des années lumières. Son nom résonnant autrefois entre ses lippes comme une supplique, lorsque leurs lèvres se cherchaient, que leurs corps se trouvaient, brûlés d'une passion dévorante, secrète.

Souhaitant maintenir stratégiquement une distance raisonnable entre leurs deux corps, Marius va jeter un coup d'œil au moteur de la voiture. Un seul regard confirme ses soupçons. « Je n'ai clairement pas assez de connaissances pour réparer ça. » Le trajet du retour jusqu'au centre-ville s'effectuera à deux. « Je crois qu'il vaut mieux que je te ramène. »

Ce que tu détestes quand ton père t'envoie en repérage pour des futurs chantiers ou autres, c'était absolument pas ton domaine toi, t'étais pas à l'aise et en général si il y avait des choses qui n'allaient pas tu ne le verrai pas forcément. Mais aujourd'hui il s'agissait surtout d'une discussion un peu plus commercial avec les propriétaires d'un terrain d'exploitation. Tu savais pas encore vraiment ce que ton père avait comme idée derrière la tête mais il avait besoin que tu ailles rencontrer les propriétaires pour faire une première approche à leur encontre. C'était certes un peu plus ton domaine que lui la communication, alors t'y es allée le sourire aux lèvres, tu as visité le terrain, monter le meilleur possible des Ask et de la mairie. Tu penses avoir fait ton petit effet auprès d'eux puisqu'ils acceptent de recevoir l'offre que ton paternel avait à leur faire. Tu les remercies alors de leur accueil avant de reprendre ta voiture et de repartir vers le centre ville. Et un brui étrange t'arrive aux oreilles, venant de l'avant de ta voiture, puis de la fumée et des voyants qui s'allume sur le tableau de bord. Rapidement tu te gares sur le bas côté, du mieux que tu ne le peux et coupe le contact avant de sortir de ta voiture en attrapant ton sac et ton téléphone. Tu composes aussitôt le numéro de la mairie pour qu'ils puissent t'envoyer un dépanneur ou t'en sais trop rien parce que tu ne pouvais définitivement pas repartir ainsi. Venant alors ouvrir ton capot tu laisses la fumée s'en dégager essayant de regarder mais tu n'y connais absolument rien donc tu secoues la tête en venant juste t'appuyer contre ta voiture attendant qu'on vienne te sauver. Tu ne sais pas depuis combien de temps tu es là à attendre, mais tu finis par entendre une voiture, la première, tu l'espère ton sauveur. Tu regardes en direction de la voiture et tu viens rire en secouant doucement la tête quand tu aperçois alors Marius. T'essayais de l'éviter un maximum, t'étais pas totalement certaine que de rester seule avec lui était très bon, tu étais à l'époque tout bonnement incapable de lui résister. "Salut Marius!" Dis-tu alors simplement restant les bras croisés contre ta poitrine en le fixant, gardant cette distance entre vous. Tu ne veux pas oser franchir le pas du moindre contact avec lui, peur que ça te ramène à ses souvenirs d'il y a plus de 10 ans où tu t'étais retrouvée à tromper ton mari avec cet homme. Tu le laisses donc regarder ta voiture et soupire doucement quand il t'annonce ne rien pouvoir faire qu'il allait devoir te ramener. "Je peux attendre un dépanneur aussi!" Être seule avec lui dans son véhicule, est-ce une bonne idée? Tu n'en es pas certaine. Mais tu sais aussi qu'un dépanneur pourrait mettre des heures avant de pouvoir venir te sauver de ta situation actuellement. "Après je suppose que s'ils t'ont envoyé toi c'est que tu étais certainement plus rapide qu'un dépanneur..." Tu fais une petite moue et vient récupérer tes documents et toutes tes affaires au final dans ta voiture avant de la fermer à clés. "On y va? J'ai du boulot qui m'attend!" Garder ce côté distance même dans ta façon de lui parler semble être à cet instant le meilleur plan possible.