Cela fait de longs jours que je repousse un peu plus l’échéance au fil des heures qui passent. J’ignore pourquoi ça me semble aussi difficile, peut-être parce que j’ai peur d’admettre que si ça ne se passait pas bien ça me ferait quelque chose, je n’en sais rien. Mes petits pieds me guident lentement jusqu’à cet appartement dans lequel j’ai déjà dormi il y a quelques semaines suite à une soirée film et c’était un agréable moment. J’aurais voulu qu’il se reproduise et plus d’une fois mais depuis c’est comme… si j’étais dans une salle d’attente. Je ne sais plus quoi penser d’Aiden, ne cessant de me remettre en question et de me demander ce que j’ai fait pour que soudainement nous ne discutions plus vraiment. Peut-etre que je l’ennuie, chose que je peux concevoir car je ne suis pas des plus intéressantes, je le reconnais mais j’ai besoin d’avoir des réponses claires. Claires et honnêtes.

Après un rapide arrêt à la pizzeria ainsi qu’à la pâtisserie, j’attrape un bus direction le quartier ouest, une boule se formant au creux de mon estomac à mesure que je m’approche de son appartement. C’est donc d’un pas plutôt fébrile que je descends du bus une fois arrivée et que je continue mon chemin jusqu’au domicile d’Aiden. Une fois devant, je regarde sa porte d’entrée et je la trouve étrangement grande et surtout impressionnante, elle ne m’avait pas fait cet effet là la dernière fois. J’arrange maladroitement mes cheveux et tente de lisser les plis de ma robe, histoire de m’embellir un peu mais surtout de gagner du temps. Le souffle légèrement rapide, je porte ma main contre le bois de la porte et donne quelques coups contre celle-ci, mon cœur s’accélérant immédiatement devant ce simple geste. Mes examens de fin de semestre me paraissent bien moins stressants, c’est dingue. La porte s’ouvre enfin et, en voyant Aiden, un sourire vient se figer sur mon visage tandis que mon coeur s’emballe un peu plus, m’empêchant de m’exprimer durant quelques instants. “Salut… heu désolée je viens à l’improviste et j’espère vraiment ne pas te déranger.”, un peu mal à l’aise maintenant que je me rends compte que mon comportement pourrait paraître intrusif, je lève un peu les cartons de pizza devant mon nez. “‘J’ai emmené des pizzas… enfin si ça te tente.”, suis-je sérieusement en train de me cacher derrière des boîtes à pizza ? C’est fort possible, je ne mentais pas quand je disais que les examens de fin de semestre me paraissaient moins stressants.